Moins de mensonges
Parce que l’industrie automobile continue de promouvoir des véhicules dangereux à coup de spots publicitaires, nous demandons à ce que la publicité automobile soit régulée
Chaque année à l’approche de janvier et du salon de l’auto, nos espaces publics et nos plateformes digitales se voient pris d’assaut par les publicités portant sur les SUVs, Sport Utility Vehicles.
Les messages véhiculés par ces publicités entretiennent plusieurs mythes, passons-les en revue !
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Les SUVs offrent plus de sécurité
Les constructeurs automobiles mettent en avant l’argument de sécurité pour justifier l’augmentation de la taille des véhicules vendus, …même s’il ne s’agit, dans beaucoup de cas, que d’un faux sentiment de sécurité.
Cependant, cette (prétendue) sécurité est au détriment d’autres usagers de la route. Selon une étude américaine menée par l’Insurance Institute for Highway Safety, les SUVs sont plus mortels pour les piétons et les cyclistes, pour les occupants d’autres voitures ainsi que leurs propres occupants en cas d’accident n’impliquant qu’un véhicule. (Source : Autoplus)
Plus d’information dans notre point Plus de sécurité !
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Les SUVS offrent perfection et répondent à vos rêves
Bon nombre de publicités pour automobiles diffusent le message trompeur qu’une voiture offre perfection et accès à des décors de rêve. La réalité est pourtant toute autre… En Belgique en 2019, les Bruxellois passaient en moyenne 195 heures dans les embouteillages. Des études ont également montré que ces embouteillages, en plus d’être une perte de temps considérable, étaient une source importante de stress. Cerise sur le gâteau: ils font perdre beaucoup d’argent aux entreprises.
Les statistiques montrent que les voitures passent en général 95% de leur vie garées, sans bouger. On est donc loin de l’idéal promu par la publicité.
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Les SUVs peuvent aussi être une réponse à la crise climatique
En 2019, l’Agence internationale de l’énergie montrait que les SUVs ont été la deuxième cause de l’augmentation mondiale des émissions de dioxyde de carbone au cours de la dernière décennie, éclipsant tous les transports maritimes, l’aviation, l’industrie lourde et même les camions. (Source : The Guardian)
Et l’électrique ? Un SUV électrique, qui se veut “climate-friendly” est d’autant plus polluant qu’il est imposant: sa production (batteries comprises) générera d’importantes quantités de CO2 et la consommation de beaucoup de matières premières, certaines rares et produites dans des conditions sanitaires et sociales dramatiques. Si l’échappement n’émet plus de polluants, d’autres, comme les particules fines, demeurent : freins, usures des pneus, dégradation des routes… (Source : IEW)
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Les SUVS sont synonymes de puissance
Non, non. En réalité, ils sont juste une excuse pour vendre plus cher au consommateur : c’est un choix marketing des producteurs, qui permet une plus grande marge bénéficiaire.Dans les prochaines années, l’arrivée sur le marché d’occasion des SUVs vendus aujourd’hui – aux dépens des citadines et des berlines – affectera le coût de possession d’une voiture pour les ménages modestes, les SUVs étant plus lourds et plus gourmands en carburant. La SUV-isation du marché d’occasion pourrait avoir de forts impacts sur le pouvoir d’achat des ménages modestes et renforcer la fracture sociale.
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Du marketing de pointe
En plus d’être mensongères, ces publicités ont un impact significatif sur la vente de ce type de véhicules. “Les patrons de l’industrie automobile se sont mis d’accord et l’annoncent sans retenue, arguments fallacieux à l’appui : les voitures du segment A, soit les citadines, de taille modeste, doivent disparaître car elles ne sont pas rentables.” (Source : IEW)
La volonté de mettre en avant ces véhicules hyper-imposants a un impact sur la présence de ces modèles dans le parc automobile, et encore plus souvent dans les milieux urbains aisés comme le démontre une étude de New Weather et de Chronos. Plus de deux tiers des SUVs sont vendus à des personnes habitant dans des petites et grandes villes. (Sources : New Weather et Chronos)
Selon le chercheur et climatologue Pierre Ozer « la promotion des véhicules SUV pourrait expliquer l’augmentation significative de la proportion de véhicules fortement émetteurs de CO2 durant la période actuelle (après COVID-19). Ainsi, alors que la vente de SUV a été sans cesse croissante durant quinze ans (passant de 6,1 % en 2005 à 39,1 % en 2019) (41,88 en 2020, NDLR), la proportion des publicités pour ces véhicules est de 61,1 % actuellement (Fig. 2). Or, ces SUVs, outre le fait d’être plus dangereux pour les usagers actifs, sont également plus polluants par rapport au reste du parc promu (+42,4 % de g CO2/km selon les publicités après COVID-19) ». (Source : Pierre Ozer)
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STOP !
C’est pourquoi nous pensons qu’il est urgent de demander aux politiques de réguler cette publicité automobile.